JOUR 1 :
Décollage de l’aéroport d’Orly Terminal 3 avec une vingtaine de minutes de retard et quelques échauffements entre passagers. Pause à Porto (où environ la moitié de l’avion descend et est remplacée par de nouveaux passagers) et arrivée à Funchal sans encombre (malgré les 60kms/h de vent annoncé).
Pas de bagage à récupérer (nous voyageons léger avec uniquement une petite valise), un arrêt au comptoir Thrifty (où les arnaques décrites sur internet sont monnaie courante – dépôt de garantie supérieur à 1000€ si pas de franchise ; voiture réservée non accessible, forcing pour nous inciter à prendre une voiture plus puissante en payant un supplément de 8€/jour – qui grimpera à 25€/jour si nous décidons de changer en cours de séjour, offre déclinée mais au final autre modèle mis à disposition).
Via la voie rapide, VR1, nous mettons le cap sur le sud de l’île. Nous prenons la sortie 16 à Caniço. A travers la station balnéaire et au milieu des hôtels, nous rejoignons le mirador Cristo Rei (da Ponta do Garajau). La côte est colorée mais très escarpée.
Nous vous recommandons de le faire le matin pour la vue (et les photos) sur Funchal sans le soleil dans le nez ou le soir pour celle vers l’est.
18 degrés annoncés par le pilote mais 27 à notre tableau de bord ; la couleur est annoncée !
Via la ER204, qui surplombe la voie rapide, et après un bref arrêt au mirador Das Neves (attention aux chiens) qui offre une vue (toujours à contrejour) sur le chef-lieu de l’île, nous atteignons notre première location située dans la vieille ville de Funchal, à travers les rues étroites.
Bagages déposés et voiture garée, nous partons explorer le quartier de la Zona Velha, ses ruelles pavées, et ses portes graffitées (dans le cadre du projet d’embellissement Arte Das Portas Abertas qui œuvre depuis 2010) ; charmant !
Dîner copieux chez Embaixador Madeirense (entrée, plat, dessert, café et digestif pour 9.50€) avec au menu une soupe traditionnelle aux choux, puis du sabre accompagné de légumes variés – pommes de terre, haricots, courges…
Une promenade sur le front de mer autour du port et de la forteresse Sao Tiago (repérable de loin avec sa couleur jaune) et nous rentrons nous coucher.
Hâte de poursuivre l’exploration en plein jour !
Premiers constats :
- L’île est très escarpée (nombreux démarrages en côte ; jeunes conducteurs s’abstenir !) et assez sèche sur la côte sud.
- Les miradouro sont très bien indiqués.
JOUR 2 :
A travers les ruelles pavées de la vieille ville (encore plus séduisante qu’hier car à cette heure matinale, nous ne sommes pas apostrophés par les restaurateurs tous les 10 mètres et peu de touristes), nous rejoignons le centre-ville de Funchal.
Premier arrêt à l’église Nossa Senhora do Carmo où l’office est en cours. Que les murs sont chargés de décorations !
Pause photo devant le bâtiment rose qui abrite le tribunal (Palais dos Consules) et nous rejoignons la cathédrale Sé qui date du 16ème siècle (le plafond en cèdre, les incrustations de coquillage, le retable et le clocher sont à voir) ; faites le tour pour la vue (et la photo) du clocher depuis l’angle de la rua de Joao Gago et la Trua da Se.
Nous empruntons ensuite l’avenue Zarco, du nom de l’explorateur qui a découvert l’île et entrepris sa colonisation au 15ème siècle, entre les belles façades de la banque du Portugal et le siège du gouvernement régional puis prenons la rue de Carreira, une des plus belles de la ville avec ses maisons avec balcons. Ne manquez pas de vous arrêter aux numéros 43 – qui abrite le musée de la photographie et qui est reconnaissable avec sa façade rose, pour voir son escalier – 83/85 et 155.
En commençant à grimper sur la colline, nous entrons dans l’église Saint Pedro (qui date du 16ème siècle et dont le plafond peint et le carrelage coloré aux murs donnent une impression de luminosité). Avant la visite du couvent de Santa Clara, pause photo au mirador Quinta das Cruzes pour une vue à 180 degrés sur le port, les maisonnettes et leurs cultures.
C’est ensuite parti pour la très intéressante visite guidée (en français et en anglais – 2€) du lieu qui mérite que l’on s’y arrête, quelle que soit sa religion : très beau plafond peint (à dominante rouge) et carrelage jaune et bleu dans l’église ; cloître menant aux chambres des sœurs franciscaines et à la cour de l’école, chœur inférieur permettant aux sœurs de communier sans se mêler aux fidèles grâce à une ouverture discrète et chœur supérieur réservé aux novices. Un couvent coupé de l’agitation touristique de la ville.

Quelques emplettes en sortant à l’épicerie A Sua Mercearia (gâteaux de fromage très bons, empanadas… servis par une vendeuse parlant français) et nous nous déjeunons sur un banc dans le parc du musée Quinta Das Cruzes qui abrite la demeure de Zarco.
Requinqués, nous poursuivons l’ascension jusqu’à la forteresse jaune Do Pico située à 110 mètres de haut qui offre une vue panoramique de ses remparts.

En redescendant, nous traversons le jardin municipal (et ses arbres et fleurs – bougainvilliers…), passons devant la forteresse de Sao Lourenco et atteignons la place principale (Praca do Municipio) avec l’hôtel de ville et l’église Saint Jean L’Evangéliste (à la décoration très chargée) qui entourent la fontaine.
Pause à la biscuiterie Santo Antonio et au marché Dos Lavradores où les étals aux poissons sont vides à cette heure avancée de l’après-midi ; belles fleurs coupées, fruits, légumes, épices et artisanat (à base de liège notamment) … vendus à des prix adaptés à la foule touristique.
Pause baignade devant la forteresse ocre de Sao Tiago. Retour à notre location par la chapelle Do Corpo Santo (avec son portail du 15ème siècle).
Après une soupe locale, balade sur le front de mer.
JOUR 3 :
Un petit tour au marché Dos Lavradores où ce matin quelques poissonniers s’activent et nous mettons le cap vers le nord est en empruntant la route côtière (rua Conde Carvalhal) qui offre de beaux points de vue sur Funchal (notamment depuis la station-service), puis via la VR1 (le passage sous l’aéroport et ses énormes pilotis en béton sur lesquels repose la piste est impressionnant).

A part Funchal, qui semble épargnée, le reste de l’île est sous une épaisse brume.
Arrivés à Canical, nous rejoignons la baie d’Abra pour la randonnée de la presqu’île de Sao Lourenco (n°12 du guide Rother ou PR8 ; niveau bleu ; 7.7 kms avec 400 m de dénivelés positifs et autant négatifs ; 3 heures).

Paysages arides, quasi lunaires balayés par les vents ; falaises striées spectaculaires (plus de 100 mètres de haut) et côtes déchiquetées par l’écume des vagues. Ravissant malgré le nombre de randonneurs. La dernière montée pour arriver au point de vue sur le bout de la presqu’ile est abrupte mais récompensée par le paysage.
Pause déjeuner sur le ponton les pieds dans l’eau entourés de poissons multicolores ; sublime ! De l’embarcadère, il est possible de prendre le bateau pour revenir au point de départ de la randonnée ou faire le tour de la pointe.

La route vers Faial offre de nombreux points de vue et notamment celui du mirador Da Portela.
En grimpant dans la montagne, la température passe de 25 à 18 degrés en quelques minutes et nous nous prenons une fine bruine ; le décor est planté !
Arrivés à Porto da Cruz, repérable de loin avec son rocher de l’aigle (haut de 590 mètres), nous visitons la distillerie (en activité seulement en avril-mai lors de la récolte de la canne à sucre) et y faisons quelques emplettes, sans céder à la tentation de la dégustation !
Nous admirons ensuite les vagues se casser sur les rochers et la grande piscine d’eau de mer (malheureusement fermée à cette saison).
Juste après Faial, nous suivons les panneaux du mirador, qui nous offre une vue sur la piscine, les jeux d’enfants et le terrain de sport dans l’embouchure.
Puis, à Santana, nous nous arrêtons voir les maisonnettes aux toits pointus recouverts de paille dont les façades ont été peintes en bleu/blanc/rouge. Attention, le lieu est très touristique et sans réel charme.
En vous écartant de la place principale, vous découvrirez de nombreuses maisons, non peintes mais entourées de potagers et toujours habitées : beaucoup plus typique.
Un arrêt au virage de la ER101, qui surplombe Ponta Delgada et nous rejoignons notre prochaine location.

Porte close au snack As Pedras. Nous nous rabattons sur le Seven’s Bar où nous mangeons des burgers très corrects au son de l’accordéon du gérant, très sympathique.
JOUR 4 :
Après quelques achats (empanadas et coalhada de laranja – gâteau au lait caillé de brebis aromatisé à l’orange) à la boulangerie du coin, Bom Jesus, nous rejoignons Quebradas où débute la randonnée de la levada Do Rei (n°30 du guide Rother ou PR18 ; niveau rouge, qui pourrait être bleu car la randonnée est plate ; 10 kms ; 3 heures). Belle promenade le long du canal qui alimente le réservoir de Sao Jorge, au son des oiseaux qui gazouillent et de l’eau qui ruisselle. Passage sous une cascade avant d’arriver à la source de Ribeiro Bonito. Châtaigniers, bambous, eucalyptus et fougères nous bouchent la vue sur la vallée mais les percées sont impressionnantes, notamment du fait de la profondeur de la vallée (si vous avez le vertige, abstenez-vous de regarder vers le bas !).
En repartant, nous nous arrêtons au dernier moulin à farine de l’île où le meunier nous livre quelques informations (production moyenne de 4 kilos par heure). La scierie voisine est malheureusement fermée.
A Sao Jorge, nous faisons l’impasse sur la roseraie Sa Quinta Do Arco mais nous arrêtons aux différents points de vue sur la côte déchiquetée (du phare de la pointe et du café Cabo Aereo) et à l’église baroque du village (qui doit son faste au fait que l’évêque de Funchal avait une résidence ici).
Puis, nous rejoignons Santana avec l’idée de rejoindre avec le téléphérique Da Rocha do Navio (5€ aller-retour) la plage de galets en contrebas. Mais l’impressionnante descente en cabine (sans pylône !) aura raison de nos doutes. Très belle vue sur la falaise et ses cascades et la plage et ses cultures depuis le parvis du téléphérique. A voir !

En revenant sur Ponta Delgada, nous nous arrêtons aux ruines de l’ancien village de Calhau de Sao Jorge et sa piscine (fermée lors de notre passage), que nous pouvions apercevoir depuis le mirador de Cabo Aereo. Il s’agissait autrefois d’un des principaux ports de l’île. Le lieu désert est très mystique.
Pour faire vos courses dans le coin, nous vous recommandons le supermarché Modelo Continente à Santana (avec notamment un grand choix de guides et cartes de l’île, vendus moins chers qu’en France).
JOUR 5 :
Direction Santana pour la randonnée de la levada do Caldeirao Verde (chaudron vert) dans le parc forestier de Queimadas (n°28 du guide Rother ou PR9 ; niveau rouge, qui pourrait être bleu car la randonnée est plate et sécurisée ; 13.3 kms ; 3h30).
Cette randonnée permet d’admirer la levada (plus profonde que celle d’hier – environ 1 mètre de profondeur) en marchant sur un chemin plus ou moins large (oscillant de 2 mètres à 30 centimètres, quand il convient de marcher sur le rebord du canal). Beaucoup de monde malheureusement sur cette randonnée où il n’est pas aisé de se doubler.
Heureusement, nombre de marcheurs s’arrêtent au niveau du cirque où se déverse le lit de la Ribeira do Sao Jorge (cascade d’une centaine de mètres).
En forme, nous décidons de poursuivre le chemin en empruntant la randonnée n°29 du Rother (niveau rouge ; 5kms ; 2h avec du dénivelé et des passages obscurs) vers la caldeirao do inferno.
Végétation luxuriante (fougères, lichen…) sur les parois, falaises abruptes (de plusieurs centaines de mètres de haut – même sans avoir le vertige regarder vers la vallée est impressionnant !) ; tunnels à traverser (lampe frontale impérative), cascades (ou filets d’eau pour être plus précis, à cette saison) à passer en essayant de ne pas trop se mouiller… Et à travers quelques percées de végétation, possibilités d’admirer les villages en contrebas et la mer. Une randonnée spectaculaire dans un environnement à couper le souffle. Notre coup de cœur de l’île !
17.5 kilomètres parcourus en plus de 6 heures avec une pause pique-nique au pied de la cascade.
Attention à la tête dans les tunnels et aux sols glissants si vous ne voulez pas terminer dans la levada.
JOUR 6 :
Il pleut, il pleut bergère… Depuis 5h du matin, pluie ininterrompue. Mais cela n’empêche pas les Madériens de se rendre à la messe !
Un petit tour dans l’église do Senhor Bon Jesus avant le début de l’office (du 20ème siècle – plafond peint d’épisodes bibliques) et nous quittons Ponta Delgada.
Via la ER101, nous rejoignons Sao Vicente. Quelques rues pleines de charme dans le centre village, pas de visite de l’église Matriz de Sao Vicente car c’est l’heure de la messe, une impasse de la visite des grottes et un front de mer sans réel charme (boutiques de souvenirs et restaurants).
En sortant des tunnels, obligatoires aujourd’hui car l’ancienne route côtière est désormais fermée, suite à de nombreux éboulis, nous nous arrêtons quelques instants au mirador do Veu Da Noiva qui permet d’admirer la cascade du voile de la mariée d’un côté et la pointe Do Poiso de l’autre.
Le temps de prendre nos photos, nous sommes trempés…

Nous poursuivons ensuite notre exploration avec Seixal, connue pour ses plages de sable noir et ses piscines naturelles. Malgré la météo, le bourg est charmant.

Un petit détour par Ribeira de Janela (et son énorme rocher) et nous arrivons à Porto Moniz.
Beaucoup de touristes malgré le temps. Belles piscines naturelles mais la température extérieure (17 degrés) n’incite pas à la baignade.
Puis, nous grimpons via la ER101 qui offre de beaux points de vue (notamment le mirador da Santa dans les lacets de la route qui grimpe sur Porto Moniz).

Pause déjeuner (dans la voiture compte-tenu du temps) au mirador Dos Pombais.
Quelques frayeurs (encore) au téléphérique Das Achadas Da Cruz, rien qu’en regardant depuis la plateforme les cabines disparaitre à pic – 450 mètres de dénivelés et seulement 500 mètres de câble – vers la plage et les jardins cultivés.
Un arrêt à la chapelle Nossa Senhora de Boa Morte (bien gardée par les vaches) à Lombada Velha pour son mirador puis deux à Ponta Do Pargo (le premier au phare et le second au mirador Do Fio) pour admirer les impressionnantes falaises.
Jamais 2 sans 3 … nous faisons un dernier arrêt au mirador Lombado dos Marinheiros, puis nous rejoignons via la ER222, qui serpente entre les eucalyptus, notre prochaine location située sur les hauteurs d’Arco de Calheta pour le coucher du soleil sur la terrasse en dégustant un verre de madère.

Beaucoup de points de vue à proximité des routes principales sur l’île de Madère et toujours bien indiqués (par des panneaux de signalisation).
JOUR 7 :
Temps clément ce matin ; nous mettons le cap sur Rabacal pour la randonnée PR6 de la levada Das 25 fontes (n°51 du guide Rother ; niveau rouge, du fait du dénivelé ; 8.6 kms).
Jolie balade plus exigeante que les précédentes (pour les cuisses et le cardio) au milieu de la végétation. Bruyères à foison ; petites cascades sur les parois rocheuses de ce cirque.
En poursuivant quelques mètres après la chute de la cascade, nous abandonnons la « foule » de touristes (le point noir de ces randonnées sur lesquelles il est difficile de se croiser et où il serait pourtant si appréciable d’être plus au calme pour être en osmose avec la nature) et atterrissons à la source de la levada (moins entretenue et plus sauvage sur cette dernière partie ; pour le plaisir de nos yeux). En revenant sur nos pas, nous bifurquons sur la PR6-1 (n°50 du guide Rother) qui permet de rejoindre la cascade de Risco qui se déverse de plus de 100 mètres de haut. Très belles couleurs (entre le vert de la végétation et le rouge de la roche volcanique).
4 heures, avec notre pause déjeuner – tables pique-nique au niveau de la maison forestière de Rabacal – pour parcourir ces 16 kilomètres dans la nature.
Attention ; prévoyez une petite laine pour cette randonnée car à plus de 1200 mètres d’altitude, il faisait 11 degrés à notre arrivée et le chemin étant très ombragé il est difficile de se réchauffer même en marchant à bonne allure.
De retour au parking du mirador do Rabacal, nous mettons le cap sur le nord (vers Achadas da Cruz via la ER110), la tête dans les nuages et croisons quelques vaches le long de la route, qui ne semblent pas très dérangées par le passage des voitures. Dépaysant ! Belles vues entre deux nuages sur Ribeira Da Janela.
Arrivés à la maison forestière (au croisement de la ER101), nous faisons demi-tour. Cap sur le sud via d’abord la ER101, puis la ER228. Une route impressionnante qui offre sûrement de très beaux points de vue sur la côte sud de l’île mais malheureusement pour nous, aujourd’hui, nous sommes à la limite avec la brume.
Pause photos tout de même aux miradors, et notamment celui situé à hauteur du restaurant hôtel Dorisol Pousada dos Vinhaticos, au niveau du bar Garagem, laissé à l’abandon (mais bien plus calme que ceux des boutiques de souvenirs).
La levada das Rabascas était en travaux lors de notre passage.
Arrivés à Ribeira Brava, nous souhaitons rentrer par la route de la côte pour admirer la mer. Malheureusement, celle-ci est fermée quasiment tout le long suite à des éboulements ; nous contraignant à emprunter la VR3 et ses tunnels, sans charme.
Un petit détour par Calheta pour voir sa plage de sable blanc (importé du Sahara; une des seules plages de sable de l’île) – pas à notre goût car située juste devant la barre d’hôtels. Une pause express à la sociedade dos Engenhos da Calheta, la rhumerie de la côte dont le moulin à sucre encore en activité en saison (avril-mai), malheureusement à moitié fermée à l’heure de notre passage et nous rentrons siroter notre poncha sur la terrasse de la location.
JOUR 8 :
Journée tranquille aujourd’hui 😊
Direction Jardim do Mar, paisible village aux maisons et jardins entretenus, église baroque plus sobre que celles précédemment vues, belle petite chapelle rosée et nombreuses verana en cul-de-sac. Front de mer bétonné sur lequel se fracassent les vagues, pour le plus grand plaisir des surfeurs.
Ne manquez pas de vous perdre dans les ruelles du village et repérez-vous au son de la cloche de l’église.
Nous faisons l’impasse sur les randonnées n°54, 55 et 56 du guide Rother (trop longues, complexes – beaucoup de dénivelés, et dangereuses – éboulements et marées à contrôler) mais nous lançons tout de même sur le PR20 pour l’ascension vers Prazeres pour observer depuis le mirador (et plus haut) la vue sur le village et les champs de bananes qui l’entourent. Une grimpette éprouvante compte-tenu du soleil qui tape.
Avocats, fruits de la passion, figues (sèches à cette période), figuiers de barbarie (sans fruit), clémentines, oranges, christophines et terrasses de bananiers… levez les yeux du chemin escarpé pendant votre ascension, faites des pauses et inhalez ! Rafraichissez-vous par les bruits des eaux dévalant la falaise. Et n’ayez pas peur des « kss kss » il n’y a pas de serpent sur l’île, seulement des tonnes de lézards.
A la redescente, attention à ne pas glisser car l’eau suinte. Pause déjeuner chez Joe’s bar pour de belles assiettes de poissons et viandes.
Via la ER223, nous mettons ensuite le cap sur Paul do Mar, moins charmant, et nous offrons une pause baignade – thalasso (compte-tenu de l’intensité des vagues, on a comme l’impression d’être dans un bain à remous) sur la plage à galets de l’extrémité est du village, après le port, au pied d’une cascade squattée par les canards.
Nous poursuivons la ER223 jusqu’à Faja da Ovelha et son mirador do Massapez qui offre une belle vue sur les deux villages visités précédemment et les bananeraies (en sus de tables pique-nique et barbecue).
Nous revenons ensuite sur nos pas, le soleil dans notre dos, et poussons jusqu’au mirador Trigo de Negreiros d’où le panorama sur Madalena do Mar d’un côté et Arco de Calheta de l’autre est à couper le souffle.

JOUR 9 :
Via les ER110 et ER101, nous rejoignons Lamaceiros pour la randonnée de la levada da central da Ribeira da Janela (n°60 du guide Rother ; niveau rouge, du fait des tunnels non éclairés ; 12 kms ; 3h30). C’est parti pour 3h30 de balade le long du canal (plus profond que les autres précédemment vus). Comme indiqué dans le guide, elle est très bien entretenue (d’ailleurs un agent communal est en train de tondre) et équipée (tables pique-nique). Quelques tunnels non éclairés compliquent quelque peu la balade, qui sinon ne présente aucune difficulté. Belle paroi rocheuse recouverte de fougères suintantes et quelques belles vues (mais pas autant qu’attendu) sur les terrasses des villages alentours durant la première partie du chemin rendent la promenade agréable. Mais, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’au château d’eau pour l’apprécier, les 45 premières minutes étant les plus belles.
De retour au parking, nous pique-niquons sur l’aire aménagée sous quelques gouttes de pluie en admirant la vue sur la vallée.
Puis, nous redescendons à Porto Moniz, non sans nous être ré-arrêtés au mirador Da Santa pour voir la ville sous le soleil.

Pause baignade dans les piscines naturelles (côté est) : appréciable malgré la fraîcheur de l’eau (peut-être à 20 degrés).
Puis, nous grimpons, de nouveau, dans la montagne via la ER209 et admirons le panorama du mirador Do Eira Da Achada sur toute la côte nord-ouest (vers Seixal et Ponta Delaga).
En poursuivant l’ascension, au milieu des vaches, nous atteignons le plateau de Paul Da Serra et nous baladons autour de la maison forestière de Fanal (en suivant les parcours de VTT). Paysages assez différents de ceux vus précédemment, notamment avec le « lac » (quelque peu asséché à cette saison), qui nous rappelle les paysages du plateau du Yagour dans l’Atlas marocain.
Vues spectaculaires du haut du rocher sur Ribeira de Janela et toute la côte nord.
La randonnée PR13 semble valoir le coup ; notamment pour y planter sa tente et admirer le lever du soleil.
Nous redescendons ensuite sur la côte sud via la ER209. Malheureusement, la visibilité est réduite du fait de la présence de nombreux nuages et brume aux alentours de 1000 mètres.
JOUR 10 :
Direction le Pico do Areiro – le 3ème sommet de l’île.
Pas de difficulté physique pour monter à 1818 mètres au mirador situé à côté du radar militaire qui surveille l’espace aérien et naval – juste quelques dizaines de mètres à marcher. Des parkings (pleins à craquer) et des magasins partent quelques sentiers de randonnées et notamment le PR1 qui relie le Pico do Arieiro au Pico Ruivo (situé à 1862 mètres) en 5h30 de marche (classée noire par le guide Rother).

Histoire de nous éloigner de la foule de touristes qui gâche un peu la magie des lieux, nous avançons sur le sentier, admirons le panorama depuis le mirador Ninho Da Manta et rebroussons chemin à hauteur du panneau Pedra Rija. Le site est sublime et la vue dégagée jusqu’aux îles Desertas, en passant par la pointe de Sao Lourenco ; étourdissant ! Un vrai coup de chance météorologique !
Attention : le dénivelé est important (le cardio chauffe) et la phrase la plus entendue de la matinée est « j’ai le vertige » car il est vrai que même sans en souffrir, lorsqu’on regarde en bas, on se sent happés.

En redescendant en voiture, les nuages commencent à arriver.
Nous nous arrêtons à Ribeiro Frio pour admirer le balcon panoramique sur les monts Arieiro, Ruivo, Do Gato et Das Torres. Le chemin qui y mène est court (40 minutes aller-retour) et plat (puisqu’il suit une levada ; pour changer !) ; et correspond à la randonnée n°17 (bleu ; 27. Kms) du guide Rother ou PR11 « Verada dos balcoes »
Pique-nique mi-brumeux, mi-ensoleillé, en observant les tentilhao (pinson des arbres) au bout du sentier.
Puis, nous redescendons, complétement dans les nuages, sur Funchal et empruntons la route côtière (estrada monumental) où malheureusement la vue sur la mer est bouchée par les barres d’hôtels. Un choc visuel violent après les paysages idylliques de ce matin…
Nous nous arrêtons ensuite à Camara de Lobos, qui doit son nom à la présence auparavant de phoques et sa renommée à Churchill qui vint y passer plusieurs vacances.
Un petit port rempli de bateaux de pêche colorés sur lesquels sèchent des morues, deux églises et quelques ruelles… malheureusement sans réel charme à notre goût.
Une pause photo en haut du téléphérique Das Fajas do Cabo Girao (ou do Rancho) puis nous poursuivons l’ascension jusqu’au belvédère de Gabo Girao connu pour son plancher en verre, situé à 580 mètres au-dessus de la mer ; très impressionnant malgré la brume.
En rentrant, petit stop au mirador de Ribeira Brava où nous apercevons au loin le téléphérique Faja dos Padres (10 euros aller-retour) et au premier plan, les maisons entourées de bananeraies.

JOUR 11 :
Via la ER102 nous mettons le cap sur Camacha, réputée pour sa vannerie. Quelques villageois y sont en train de travailler l’osier au sous-sol et de confectionner des petits paniers. Le mirador de la boutique Paroquial offre de belles vues sur les îles Desertas.
Pause ensuite à la Quinta Do Santo à San Antonio da Serra dont le parc aménagé (tables pique-nique, mini-golf, enclos à cerfs…) offre une vue sur Machico quand la vue n’est pas bouchée (à chercher dans le parc !).
A Machico – 4ème ville de l’île, sans réel charme et dont la plage de sable blanc du Sahara (la seconde) ne présente aucun intérêt – nous déjeunons chez Portas Verdes (bon rapport qualité/prix) puis grimpons au mirador du Pico do Facho (attention, très petit parking) pour une dernière vue sur la ville, les pics brumeux et l’aéroport d’un côté et de l’autre la pointe de Sant Lourenco – où nous avons effectué notre première randonnée ; la boucle est ainsi bouclée… Il est temps de rentrer.

Restitution de la voiture rapide. Bagages mis en soute obligatoirement par Transavia car le vol est complet (1h d’attente pour les récupérer à Orly). Après quelques heures de vol, et une escale à Porto, nous atterrissons à Paris où nous sommes accueillis avec 10 degrés de moins ; dur retour à la réalité.